mercredi 20 février 2008

Et je pris congé des miens.

Presque un mois d'une intensité fébrile, mais ma décision était prise. Je devais partir à la recherche de cette tête de lotte ou de baudroie. Puisque qui dit lotte dit baudroie sans tête. J'en faisais un défi. Une force étrange me poussait à ramener cette tête comme un trophée. Je ne saurais dire ce que cachait cette soudaine quête mais il fallait que je parte. Il me fallut trois semaines pour régler les affaires en souffrance. J'avais prévu que l'aventure serait longue. Où allait-elle m'entraîner ? Vers quelles côtes ?Dans quelles eaux ? Je partais sans joie mais avec détermination. Alors, il y eut une soirée d'adieu, de conseils, de baisers mouillés...
Je pris mon sac, dans ma poche s'encastrait le livre de Tabucchi. Il était minuit quand je fis tourner la clé de contact, pas de regard en arrière, direction Rungis là où démarrait mon enquête. Je pensais là glaner quelques pistes auprès des poissonniers, histoire de frôler le poisson, de rentrer sans tarder dans la fraîcheur de l'histoire. Cette longue aventure dont je pressentais confusément qu'elle allait bouleverser ma vie ne m'intimidait nullement. Sacrée queue de lotte !